La foudre : une force de la nature à ne pas sous-estimer
Pendant la belle saison, entre mai et septembre, les orages sont bien souvent accompagnés d’éclairs et de tonnerre – et peuvent donner lieu à des photos spectaculaires. Lorsqu’un orage s’approche, la prudence est de mise. En moyenne, près de 150 000 éclairs tombent chaque année en Suisse. Leur force de destruction est colossale : ils présentent donc un sérieux danger pour les bâtiments et leurs habitants. De plus, les impacts de foudre indirects peuvent également causer d’importants dégâts.
Les températures mesurées au point d’impact peuvent atteindre jusqu’à 30 000 °C, soit cinq fois la température à la surface du soleil. Si la foudre frappe des murs, des poutres ou des arbres humides, l’eau s’évapore brusquement. La puissance de l’impact peut pulvériser les toits, cheminées, crépis, briques ou arbres. Les matières facilement inflammables prennent feu instantanément, ce qui peut engendrer un incendie en l’espace de quelques minutes. Entre 2003 et 2022, un tiers de l’ensemble des incendies qui se sont déclarés en Suisse est imputable à des impacts de foudre.
Les impacts de foudre indirects peuvent aussi causer d’importants dégâts. Le courant de la foudre se répand au sol dans toutes les directions depuis le point d’impact, et peut facilement atteindre le réseau électrique. Dotée d’une tension de plusieurs millions de volts, la foudre peut ainsi mettre hors service des installations et appareils électriques dans un rayon allant jusqu’à deux kilomètres. Si le courant de la foudre pénètre dans le bâtiment par le réseau électrique, il met en surtension les chauffages, télévisions et autres appareils électriques, ce qui peut causer des incendies et des explosions. Les dégâts occasionnés par ces impacts indirects sont moins importants que ceux d’un impact de foudre direct, mais bien plus fréquents. Le montant total du dommage des deux types d’impact est donc similaire. Dans les 19 cantons avec un établissement cantonal d’assurance (qui représentent 80 % du parc immobilier en Suisse), les dommages s’élèvent à près de 6 millions de francs par année.
Protection contre la foudre : des mesures rarement obligatoires
En Suisse, de manière générale, il n’est pas obligatoire d’équiper les bâtiments d’un paratonnerre. Une obligation s’applique uniquement dans certains cas, comme pour des bâtiments particulièrement élevés ou exposés en raison de la topographie, pour des ouvrages agricoles ou des infrastructures industrielles de grande taille présentant un potentiel de danger, ainsi que pour les bâtiments recevant un grand nombre de personnes tels que les écoles, les hôpitaux ou les musées. En Suisse, plus de 80 % des bâtiments ne sont pas équipés de paratonnerre.
Depuis 2004, seules les personnes spécialisées disposant d’une certification peuvent installer des paratonnerres. Depuis 2005, les directives de protection incendie détaillent les exigences que les installations de protection contre la foudre doivent remplir, et déterminent quels ouvrages doivent être équipés d’une telle installation. Avant cette date, il n’existait aucune directive définie concernant l’installation de paratonnerres. Au cours des trois dernières décennies, les dommages dus aux impacts de foudre ont diminué – notamment grâce aux réglementations qui ont été introduites.
Protection complète contre les dommages dus à la foudre
Il existe deux types de protection contre la foudre : la protection extérieure et la protection intérieure. La protection extérieure, autrement dit le paratonnerre, protège contre les impacts de foudre directs. Dans ce but, le toit est généralement protégé par un réseau de fils de cuivre à larges mailles, appelé le capteur. Des conducteurs dévient vers le sol la décharge électrique, qui est finalement dissipée par le système de mise à la terre.
La protection intérieure protège quant à elle des impacts de foudre indirects. Elle consiste d’une part en un équilibrage potentiel à la terre entre les différents conducteurs de courant (y compris les conduites de gaz ou d’eau métalliques), d’autre part en un disjoncteur qui, en cas d’impact, réduit la tension très élevée à plusieurs niveaux. Un limiteur de surtension combiné réunit ces différents niveaux dans un seul boîtier ; il peut être monté de manière compacte dans le tableau principal de distribution électrique du bâtiment. En complément, il est possible d’opter pour des prises avec disjoncteurs différentiels (ou « disjoncteurs FI ») : celles-ci permettent une protection limitée pour les appareils sensibles dans une maison sans installation de protection contre la foudre.
Une installation de protection contre la foudre nécessite une planification globale, et doit être mise en place par une personne certifiée.
Protection contre la foudre : des mesures qui valent la peine
De fausses informations circulent concernant la protection contre la foudre – et elles sont persistantes, comme l’idée selon laquelle on serait protégé des impacts de foudre directs à proximité de tours et de lignes électriques, que les paratonnerres attirent la foudre ou que la foudre ne tombe pas deux fois au même endroit.
Et pourtant : les éclairs sont imprévisibles et peuvent tout à fait frapper plusieurs fois au même endroit. Par ailleurs, un système de protection contre la foudre n’empêche pas l’impact, mais protège le bâtiment et ses habitants des dégâts.
Avec une installation de protection contre la foudre complète, un bâtiment est protégé de manière sûre contre les dégâts dus à la foudre. Les coûts de cette protection sont raisonnables : il faut compter entre 1 et 2 % de la valeur d’assurance du bâtiment. Et au vu des dommages considérables que la foudre peut occasionner, cet investissement vaut en tous les cas la peine. D’autant plus que dans plusieurs cantons, les établissements cantonaux d’assurance accordent des subventions à cet effet.
Pour apprendre comment vous comporter quand l’orage gronde, et surtout comment vous protéger en extérieur, rendez-vous sur la page suivante : Dangers naturels / foudre